Journal d'une Princesse[04.5] by Cabot Meg

Auteur:Cabot, Meg [Cabot, Meg]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le livre de poche Jeunesse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Vendredi 25 décembre, 11 heures du matin, dans la grande galerie du palais de Genovia

On a commencé à distribuer les cadeaux.

Papa a l’air assez content de son abonnement à Golf Digest. Même Grand-Mère me semble plutôt satisfaite de ses cintres en satin. Elle a eu une moue pincée pendant tout le petit déjeuner et la messe, et évidemment, elle s’est abstenue de tout commentaire sur les événements d’hier soir, même quand Lilly s’est présentée à table dans le jogging qui lui sert de pyjama. Heureusement, elle avait enfilé le peignoir avec « Palais de Genovia » brodé dessus qu’Antoine avait accroché dans toutes les chambres des invités.

Je dois dire qu’elle avait une drôle d’allure, surtout avec ses Moon Boots.

Je pensais que Lilly présenterait des excuses – pas à moi, mais à Grand-Mère, au moins. Eh bien, pas du tout. Elle s’est assise, a attrapé un toast et s’est mise à le beurrer. Je parie qu’elle en veut toujours à papa d’avoir renvoyé Franco pour s’être battu avec un prince.

Mais est-ce que mon père avait le choix ? Le prince Charles aurait très bien pu le poursuivre en justice. (Il ne l’a pas fait, mais quand même, il aurait pu.) À la place, il a décidé d’emmener ses fils et Lord Mulberry à Ibiza pour le week-end, dans l’espoir d’y croiser Paris Hilton. Apparemment, il est persuadé que le seul fait de la voir effacera le souvenir de Lilly dans leur esprit.

Lilly, elle, a argué du fait que c’était par amour pour elle que Franco avait perdu la tête, et que ce n’était pas juste de priver un homme de sa source de revenus pour avoir momentanément laissé son ça prendre le dessus sur son surmoi.

Mais Franco, avec une surprenante dignité, a expliqué à Lilly qu’il n’avait pas besoin d’elle pour mener ses combats. Puis il a tendu sa livrée de valet de pied à Antoine et est sorti du palais pour ne plus jamais y revenir.

Lilly a pleuré en disant que la relation qui la liait à Franco était plus forte qu’une simple relation d’amitié ou même d’amour. Mais vu qu’elle a dit la même chose l’an dernier par rapport à un aide-serveur – sans parler de Lord Mulberry hier soir –, j’ai du mal à la prendre au sérieux.

J’ai remarqué que Michael non plus n’était pas très impressionné par les larmes de sa sœur. Il l’a ignorée pendant tout le petit déjeuner. Du coup, j’ai fait pareil. Mais ce n’était pas évident, étant donné qu’autour de la table, il n’y avait que Michael, Lilly, papa, tante Simone et tante Jean-Marie, Grand-Mère et moi. Philomène était toujours au lit avec une grosse migraine (vraie ou fausse, cette migraine est, si vous voulez mon avis, la meilleure excuse que Philomène ait jamais trouvée de sa vie), et le prince René s’est enfui avec la petite-fille de la comtesse Trevanni, à la grande joie de la comtesse. Quant à Sebastiano, il est parti avant l’aube (en prenant tout de même le temps d’engouffrer un petit déjeuner pantagruélique).

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